Celui ou Ceux qui ont écrit le discours inaugural du mandat du Président Kais Sayed, ont omis de citer le nom du fondateur de l’Etat tunisien moderne. Mais La Fatiha devant le monument aux martyrs de la lutte de Libération Nationale, érigé par Bourguiba, a rappelé que ce dernier était incontournable. Toute réforme politique réelle ne peut se faire dans le déni de la réalité objective de l’espace politique dans lequel elle est obligatoirement inscrite. Seule l’objectivité est révolutionnaire avait dit Marx. Lénine, auquel se réfèrerait le directeur de campagne du nouveau Président dont la légitimité populaire est inscrite dans la réalité objective de la Tunisie d’Aujourd’hui, en Cet Octobre Tunisien de l’an de grâce 2019, ne pourrait que souscrire à cet énoncé du père fondateur du Marxisme.
Le « Que faire ? » du promoteur des Soviets ( Conseils populaires) ne peut être compris que comme praxis et non comme l’application d’une théorie que l’on se contente de projeter sur une réalité toujours inédite et particulière.
Relire Bourguiba Aujourd’hui, au-delà du lieu dans lequel campent sur leurs positions revanchardes ses détracteurs, ne peut qu’aider l’ambitieux projet de Kaïs Sayed et la majorité de jeunes qui l’ont fait accéder à la Présidence de la République (un autre mot omis dans le discours inaugural) à s’inscrire dans la réalité. Un projet qui ne peut devenir « réalité inédite dans l’Histoire des Nations »qu’en s’instaurant en tant que dépassement qui s’effectuerait au sein même de la réalité que l’on se propose de « révolutionner » ( la faire sortir de son immobilisme). Et le dépassement n’est pas la négation.
Pour terminer, je voudrais rappeler que dans l’une de ses déclarations où il a parlé du détournement idéologique dont aurait été l’objet l’histoire de l’Etat Tunisien moderne, Kais Sayed avait précisé que l’on devrait renouer avec la période de fondation de l’Etat National des premières années de l’Indépendances jusqu’aux débuts des années soixante. C’est à dire au moment où Bourguiba affirmait que l’Etat Moderne qu’il compte instaurer n’est pas laïque, mais musulman progressiste. Projet qui devait être enterré lors du Congrès de Bizerte (1964). Pour laisser béante, la grande faille qui a permis à l’Islamisme rétrograde (l’opposé radical de l’Islam progressiste de Bourguiba) de commencer son oeuvre déstabilisatrice, une dizaine d’année plus tard. Erreur historique dont nous sommes entrain de payer la facture dramatique. Aujourd’hui.
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