Notre Gouvernement n’a pas de pouvoir. Il n’a de choix que la Résistance aux délires de son Président.

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Les sondeurs d’opinion manipulateurs qui se sont permis de demander à leurs enquêtés ce qu’ils pensent (en termes de degré de confiance) du rendement de la gouvernance de Najla Bouden, font preuve d’un cynisme certain pour le moins sordide. Surtout lorsqu’on observe que la même demande (degré de confiance)a été faite en rapport avec la gouvernance de Kaïs Saïed. Alors que l’on sait que la marge de manoeuvre que laissent les décrets présidentiels du 22 Septembre à l’action gouvernementale est presque nulle. Et ce, dans la mesure où le titre de Cheffe de Gouvernement se réfère,en principe, à l’actuelle Constitution de 2014 que les décrets du 22 Septembre 2021 limitent la validité de ses textes à ce qui ne se contredit pas avec les dits décrets, par lesquels le Président de la la République s’accapare tous les pouvoirs. Ce qui fait que l’appellation de Cheffe du Gouvernement n’est qu’un « jeu d’écriture » qui permet à Kaïs Saïed de dire que la Constitution est toujours appliquée, du moins durant cette période d’exception, en attendant la mise en place de son Ordre Nouveau auquel il compte convertir le Peuple Tunisien en chargeant la jeunesse d’en devenir la catégorie sociale Rédemptrice de tous les autres groupes d’âge, afin de radier de l’Histoire, Bourguiba et son régime républicain.

Parler de sondage d’opinion, aujourd’hui, en ignorant la véritable nature du pouvoir actuel, c’est considérer ce dernier comme « démocratiquement normal » et non pas d’exception dont on oublie d’en préciser les limites dans le temps. Et pour mieux « faire semblant » et continuer à flouer l’opinion, on distingue, comme si de rien n’était, le rendement de la gouvernance de Kaïs de celui de Najla et son gouvernement, comme si nous étions encore en régime parlementaire.

En fait, en toute objectivité, je m’autorise à dire que les prérogatives de notre « Cheffe de Gouvernement » sont, de loin, moins significatives que celle qu’accordait la Constitution de 1959 (pourtant plusieurs fois remaniée) au Premier Ministre qu’était Hédi Nouira ou au Super-Secrétaire d’Etat qu’était Ahmed Ben Salah. C’est pourquoi j’observe, en toute lucidité que Najla Bouden et la majorité des membres de son gouvernement sont aujourd’hui en situation de résistance à un pouvoir occulte qui ne dit pas son nom, mais laisse faire tout pour mettre à bas l’Etat Républicain progressiste, fondé par Bourguiba.

L’échec de Nejla et donc de son gouvernement sera inexorablement celui de Kaïs, ce lourd fardeau qui est le plus grand obstacle à la réussite de tout gouvernement qui ferait son devoir de sauvetage de la Tunisie de la faillite et de mener la transition démocratique à bon terme. La réussite du gouvernement se fera aux dépens de la réalisation de son Utopie . Dans cette situation, c’est lui qui est condamné à perdre à court ou à moyen terme. Et il ne s’en rendra même pas compte, parce qu’il n’est plus de ce monde. Son autisme lui a permis d’assumer sa tâche de répétiteur de texte durant toute sa carrière d’Assistant, mais le pouvoir l’a placé au-dessus du réel et ne l’a pas aidé à ne plus en avoir peur et à y faire face.

Cette réelle vacance de pouvoir ne manque pas d’ailleurs d’aiguiser les appétits sordides des opportunistes sans foi ni loi, parmi les juristes de renom, et dont la crise vient de révéler au grand jour, leur identité réelle de muftis du Makhzen qui se laissent couvrir d’indignité, attirés comme des mouches, par les appâts rances que représente la jouissance animale du pouvoir. Cumuler ses activités de Professeur émérite, avec celle d’éleveur de poulets comme le faisait un voisin collègue, est beaucoup moins dégradant que le recours au discours mensonger qui lui fait couvrir le vide intellectuel de son patron d’Assistant à la retraite. Gagner de l’argent, c’est vertueux dit le dicton  américain. Mais à quel prix ?

Honte à ces collègues juristes qui n’ont fait que couvrir de vacarme la scène politique tunisienne depuis plus de dix ans, en rendant inaudible toute pensée active et productrice d’Histoire.

 (Article datant de Novembre 2021 et actualisé aujourd’hui 9 Juin 2022)

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