D’Histoire, il n’y en a qu’Une, celle qui se réalise, invisiblement, sous nos yeux.
D’Histoire, il n’y en a qu’Une, souvent invisible et difficilement lisible. Ce qui en fait un objet de recherche et d’interprétation que les historiens de différentes écoles et obédiences idéologiques ne cessent de faire évoluer du stade de la chronique écrite par des scribes au service du pouvoir qui les « nourrit et protège » de leur vivant, à celui d’une véritable science humaine assumée par des chercheurs universitaires ou autres et qui, en tant que tels sont protégés par leur statut institutionnel réputé autonome. Tout cela pour dire que lorsque je dis que l’Histoire est un témoin objectif, je ne parle pas des différentes versions qu’en donnent les historiens et à différentes époques. Je parle d’une réalité complexe (comme toute réalité) et qu’on ne peut saisir que refroidie avec le passage du temps qui, en instaurant une distance temporelle entre l’observateur et son objet d’observation crée l’illusion perspective de la réalité dite objective. Les historiens parlent du temps de décantation.
Mais même, dans ces conditions de sa mise sous objectif, l’histoire écrite par les hommes restera toujours une science humaine, subjective, mais dont la forme plurielle, pourrait la faire accéder à toujours plus d’objectivité collective, issue de l’assemblage (pas nécessairement synthétisé) de point de vues différents. Il ne s’agit donc pas, dans mon propos « d’Histoire comme témoin objectif et dont la sentence serait irréversible de l’Histoire qui témoigne pour les vainqueurs et contre les vaincus. Il s’agit de celle qui se réalise, Bien Au-delà du Bien et du Mal » dans l’écoulement irréversible du temps de l’histoire et que l’imagination humaine tend à doubler par des suppositions, à caractère négativement utopique et aliénant et qui empêchent les perdants objectifs de faire leur deuil d’un pouvoir qu’ils ont perdu et d’une réalité de nostalgie qui n’est plus de ce monde. Ceux qui réussissent à en redresser le cours, parmi les vaincus, sont souvent ceux qui dépassent leurs récriminations tragiques sur fond de principes moraux et prennent acte des réalités nouvelles, en s’investissant dans l’action libérée de toute subordination à une quelconque « réaction ». Cette action, n’est pas celle revendiquée par les vains discours réactionnels et dont la qualité de réactionnaire désigne aussi bien les « révolutionnaires attitrés » que les nostalgiques d’un Kalifat qui n’a jamais existé et les nostalgiques de la Tunisie anté-républicaine qui, profitant de l’ambiance propice à l’émergence de tous les fantasmes qu’est devenue la liberté d’expression, issue de la Révolution du 17 Décembre -14 Janvier, de ces « années de grâce » 2010-2011, pour se libérer de leur rancune en « parlant » leurs sentiments d’anti-républicains, fussent-ils minoritaires. Tant mieux pour une Tunisie qui ne peut s’en relever que plus réconciliée avec elle-même. Car je pense à la suite de Marx (et cela n’a rien à voir avec le marxisme) que « Seule l’objectivité est révolutionnaire ».
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