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Il est préférable que dans un parti, chacun des membres fasse l’effort de se dégager de son égo, en mettant l’intérêt du Parti avant celui des personnes et l’intérêt de la Patrie avant celui du parti et que chacun fasse, au sein de chaque parti, ce que personne d’autre que lui ne peut faire à sa place. Aujourd’hui, en Tunisie, et pas seulement à Nidaa Tounes, aucun des « projets d’hommes politiques » présents sur la place, n’est en mesure d’accomplir la tâche spécifique que seul Béji Caid Essebsi, qui a l’avantage de l’expérience et de l’âge ,est en mesure d’accomplir. Ne serait-ce que pour deux ou trois ans comme il le dit lui-même . Le temps que nos projets de politiciens, de tous bords, apprennent à naviguer en démocratie.
On connait le mot de De Gaulle répondant aux journalistes, après son retour aux affaires, et qui émettaient des réserves quant aux pouvoirs accordés au Président de la Cinquième République : « Ce n’est pas à mon âge que je vais devenir dictateur ! « . La vocation de dictateur est aussi une question de valeurs. Et je ne pense pas que Ghanouchi, Chebbi, Marzouki, Zouari, Karoui ou Ben Ali, aient les mêmes valeurs que Caied Essebsi. Ceux qui continuent, malgré tout à nous parler de risque de glissement vers « Ettaghaouel » font, en fait , de la projection sur Béji, de leur propre intention.
A ceux qui reprochent à Béji de vouloir « rafler la mise » en appelant à voter utile, ce qui aurait nui à mes amis de gauche, je rappelle que durant la période du début des années 80, avec la maladie de Bourguiba et l’exacerbation des luttes intestines, au sein du PSD, pour le pouvoir, on pouvait, effectivement, parler de la politique en termes de jeux de poker et dire que c’est Ben Ali, aidé par Létaief qui a « Raflé la mise ».
Aujourd’hui, la libération de l’expression a placé la Tunisie sur l’orbite démocratique et une véritable règle du jeux a été installé, de fait, par la situation révolutionnaire et oblige tous les acteurs politiques à changer de comportement et à ne pas continuer à naviguer , en gardant les mêmes modes de penser issues de la période anté- révolution.
Beaucoup, parmi mes amis intellectuels de gauche, qui ne sont pas assez distants à l’égard de l’attrait aliénant de la politique, ne comprennent pas assez que leur fonction relève surtout du politique. Le détournement du politique, par la politique nuit également à la société civile et ses associations dont celles des droits de l’Homme, chevauchés par des opportunistes tels que Moncef Marzouki.
Les intellectuels d’un parti ne sont pas nécessairement ses hommes politiques. Tant que les intellectuels du Monde arabe, n’auront pas compris le danger, pour leur peuple, que représente l’aliénation politicienne de leurs intellectuels, ils continueront toujours à répéter les mêmes erreurs et à se battre contre des moulins à vent.
Il est à remarquer que la gauche non intellectuelle et non universitaire, se porte mieux, en matière de rendement politique au sens politicien. Chokri Belaid aurait appelé à voter Béji et si Chokri, était en vie, il aurait été tout fait pour ne pas priver la Tunisie de la solidarité de tous les Tunisiens, en ce moment de changement qualitatif de notre système politique.
Béji, l’avantage de l’expérience, de l’âge et de l’homme d’État.
on 3 novembre 2014
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