La mise en spectacle du Mouled Kairouanais

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Lorsque Amor Chachia, gouverneur de Kairouan, Sousse et Nabeul avait autorisé le tournage d’un film dans la cour intérieure de la Mosquée de Kairouan, le Cheikh Abderrahman Khlif avait protesté contre cet acte qu’il a considéré blasphématoire . S’en est suivie une sanction qui avait consisté à éloigner le révérend imam une centaine de kilomètres plus loin,à Sfax, ville voisine dont il serait originaire. En réaction à cette décision et pour empêcher son exécution, une manifestation a eu lieu dans la Capitale des Aghlabites, aux cris de « Allahou Akbar ma yemchich ! Dieu est le plus grand, il n’ira pas (sous entendu à Sfax). Face à cet acte insignifiant de petite « rébellion » symbolique, Bourguiba a pris la peine d’en faire l’objet d’un discours au cours duquel il avait fait remarquer que les manifestants de Kairouan associaient la personne de l’imam opposant, qu’ils n’ont pas nommé, à Allah en considérant cela comme blasphématoire. En Islam seul Allah peut être désigné par هُوَّ (Lui). Et quelques mois plus tard tout est rentré dans l’ordre, la rigoureuse souplesse de Bourguiba, régulant le caractère énergique du Gouverneur des régions du Centre et du Cap Bon.

Aujourd’hui, les festivités du Mouled qui font partie d’une tradition spécifiquement karouanaise, ont pris ce soir un caractère spectaculaire . Le nouveau gouverneur de la Ville Sainte, a décidé de donner à cette célébration de la Naissance du Prophète de l’Islam, une dimension spectaculaire au sens propre. c’est à dire en la transformant en spectacle Son et lumière ayant pour support le Grand Minaret et les Murs d’Enceinte de La Mosquée Cathédrale dont la construction remonte au 9ème siècle, contemporaine des Basiliques Romanes, sur les esplanades desquelles l’Eglise Catholique organisait des représentations théâtrales nocturnes appelées « Mystères » au cours desquelles, on terrorisait les basses classes de l’Ordre féodal par l’idée de la fin prochaine du Monde en l »an 1000. (Millénarisme).En ce début de règne du révérend Kaïs Saayed, promoteur d’un ordre islamique de Gauche, ce spectacle technologiquement avancé , moderne à souhait et haut en couleurs serait-il l’annonce de l’instauration de la nouvelle Khilafa-Jamahiria-Léniniste que Kaïs ne cesse de promettre à son « Peuple qui veut ».

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