On n’est pas potentiellement, homme ou femme d’Etat en tant que personnalité politique, mais on peut le devenir à travers l’exercice effectif de ses hautes fonctions officielles au service de l’Etat. Ce n’est qu’à partir des résultats de ses actions qu’un politique se révèle ou pas être un homme ou une femme d’Etat. Et tout homme ou femme politique qui accède à la dignité de hautes fonctions au service de l’Etat ne devient un véritable Homme ou Femme d’Etat, qu’à la condition d’opérer une distanciation nécessaire entre sa personne propre et la personnalité de représentation à caractère symbolique qu’il est appelé à jouer, dans l’exercice de ses hautes fonctions dans l’appareil de l’Etat. Un homme ou une femme politique, d’un parti d’opposition, ambitionnant légitimement d’accéder aux hautes fonctions de l’Etat ne peut s’auréoler à l’avance, de la qualité d’Homme ou de Femme d’Etat. Même dans le cas où la personne qui est chargée de ces hautes fonctions et à laquelle il ou elle s’oppose fait preuve d’incompétence dans l’exercice de sa charge et n’arrive pas à accéder à la dignité d’Homme ou de Femme d’Etat. L’incapacité flagrante de Mohamed Moncef Marzouki de Kaïs Saayed ou de Rached Khriji (ayant pour nom de guerre Ghanouchi), à s’élever à la stature d’un Homme d’Etat Souverain en investissant sa personne dans l’accomplissement objectif des fonctions de représentation auxquelles ils ont accédé légalement ou par miraculeuse légitimité, ne peut être une raison valable pour celui ou celle qui s’oppose à eux et ambitionne, légitimement de les remplacer de s’attribuer à l’avance la qualité d’Homme ou de Femme d’Etat. Car en matière de fonctions « organique » de gestion de l’appareil de l’Etat de nature symbolique (de Culture et non de Nature), la qualité de l’organe est déduite de celle de l’exercice de la fonction. En Politique, comme le dit Bourguiba vous êtes redevable et comptable du résultat. Ce sont les résultats effectifs et non les résultats escomptés qui font de vous un Homme ou une Femme d’Etat. Toute auto-proclamation présomptueuse de Femme ou d’Homme d’Etat avant le passage par l’épreuve réelle de l’exercice effectif du pouvoir, ne peut être comprise que comme promesse électorale dont la réalisation est par définition hypothétique. Le vote du citoyen, en démocratie de représentation est toujours une prise de risque. Ceux qui l’exercent en toute confiance aveugle, seront les premiers à la retirer d’une manière aussi aveugle, en sanctionnant l’auteur de leur déception par l’attribution aveugle de leur confiance au premier venu, prétendant au pouvoir qui les aurait séduits par ses promesses…électorales.
On ne s’autoproclame pas, à l’avance, Femme ou Homme d’Etat.
on 16 octobre 2021
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