J partirai tout serein. Par Zakaria Bouker (Publié par Khlifa Mouadhen, notre ami commun)
Lentement j’en arrive, au p’tit bout du chemin
Doucement choit le rideau, je m’approche …
J’ai traversé ma vie pleine d’un pas sûr, d’un air certain
Mais encore, bien plus encore, j’ai fait le choix de mon chemin
Mais encore, bien plus encore, je partirai très serein
Des blessures et des regrets, j’en ai eu quelques uns;
Mais c’est trop peu pour en parler ou en faire deux refrains
J’ai connu la plénitude mais quelques fois du chagrin
Et maintenant que les larmes sèchent, cela me semble si lointain
Mais encore, bien plus encore, j’ai fait le choix de mon chemin
Mais encore, bien plus encore, je partirai bien serein
J’ai choisi mes jours et mes nuits, quand c’ n’est pas le destin
J’ai connu la plénitude j’ai parcouru des routes sans fin
Prudemment mais ardemment j’ai sculpté l’amour adamantin
Et quand bien même je serre la vie le vieil âge arrive soudain
Mais encore, bien plus encore tout écarlate l’amour revient
C’est ma vie, c’est mon choix, j’ partirai très serein.
Oui, par moments l’égarement m’a fait faire du vilain
quand mes yeux plus gros que le ventre.ont desservi mon festin
A des égards la vie est faite de leçon dans un quatrain
Qu’est-ce qu’un homme, si ce n’est lui-même, il n’a rien
Mais encore, bien plus encore le bonheur m’a fait sien
C’est ma vie, c’est mon choix, j’ partirai très serein.
J’ai connu l’opulence, j’ai survécu à la faim
Et des joies, j’en ai vécu, mais aussi doutes et chagrins
J’ai assisté des naissances, j’ai vu partir des copains
C’est ma vie, sans regrets j’ partirai très serein.
J’ai manqué à l’appel quand la chance le voulait bien
Des amours j’en ai croisé quand j’étais dans le grain
J’ai connu bien des errances, j’ai obligé le destin
C’est ma vie c’est ma chance j’ partirai très serein.
Que d’hivers liquoreux, que de printemps sans parfum
Que d’étoiles si grisantes et de cieux hideux sans teint
Que de jours par trop courts et que de nuits sans une fin
C’est ma vie c’est ma chance J’ partirai un jour serein.
J’ai honoré ma lignée, j’ai ravalé des dédains
J’ai connu les honneurs, applaudi des deux mains
Je n’ai pas à rougir d’ être né cet orphelin
C’est ma vie c’est ma chance, J’ partirai aussi loin.
J’ai secouru des âmes perdues , j’ n’ai pas fait que du bien
J’ai payé toutes mes dettes sauf ma dette envers le sein (*)
Il est des dettes impayables, il est des legs sibyllins
C’est ma vie c’est ma chance J’ partirai quand même serein.
J’ai sillonné l’océan c’est quelque chose d’êt’ marin
J’ai traversé le désert c’est autre chose de n’être rien
J’ai arpenté l’écrin de verdure, mes souvenirs sont dans l’écrin
C’est ma vie c’est ma chance J’ partirai plutôt serein.
J’ai titubé pour un temps j’ai marché d’un pas certain
J’ai planté quelques arbres j’ai cultivé mon jardin
Qui un prunier qui un pommier j’en ai pris tout le soin
Je n’ai pas la main verte, je planterai mon der du coin
C’est ma vie et mes errances J’ partirai tout serein.
J’ai connu les longs couloirs les infirmiers et les médecins
Quelques fois j’étais patient et des fois je priais pour les miens
Sur le lit d’un hôpital la vie prend l’allure d’un train
Quelque fois la gare est triste et des fois le quai est plein
C’est ma vie c’est ma chance,
J partirai tout serein …..Zakaria Bouker
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