Il n’est pas salafiste, il est conservateur. Par Tahar Labassi
C’est ce que ses « collègues », respectables par ailleurs, nous disent à propos de notre futur président. Ils volent à son secours pour réconforter le camp des progressistes. N’ayez pas peur de lui , c’est un gentil garçon, propre, intègre, juste, il a juste une petite carence: il est conservateur. Avalez la pilule Saayed, elle n’est pas dangereuse. Avec tous le respect qu’on doit à ces messieurs, la pilule ne passe pas.
Arrêtons nous sur le qualificatif « conservateur ». « Le conservatisme est une philosophie politique qui est en faveur des valeurs traditionnelles et qui s’oppose au progressisme.
Le terme vient de « conserver » ; du latin conservare, « maintenir, observer (une loi, une coutume) » composé de servare « préserver, garder ».
Notre futur président, chantre du changement « al 9ati3a » est en fait contre le changement. Le jeunes qui ont voté pour lui, espérant des changements se sont trompés. Ils ont voté pour un conservateur. La philosophie doit être obligatoire dés la première année secondaire si on ne veut plus engendrer des Seyf Makhloufs.
Au fait, et aprés avoir lu ses interviews, écouté le candidat avec toute l’attention d’un citoyen avisé? Sayyed est salafiste et conservateur, mais ce qui est plus grave c’est qu’ il est progressiste et anarchiste. Il est pour la Constitution tout en appelant à revoir ses fondamentaux. C’est un « incohérent ».
L’incohérence en politique est dangereuse. Appelez à passer d’un système fortement centralisé à un système fortement décentralisé sans passer par une consolidation des instances de contrôle du processus, et sans tenir compte des résidus historiques tels que le « régionalisme », et le tribalisme » en plus des lobbys constitués à l’échelle régionales au cours des décennies Ben Ali reviendrait à mettre l’avenir de l’état tunisien en péril.
Slim Laghmani, qui connait la personne et le projet a qualifié le projet Sayyed de « dangereux » sans expliciter. J’explicite: il est dangereux parce qu’il met en péril l’état républicain. Il veut mettre e pratique une vieille utopie qu’il partage avec son entourage proche de l’extrême gauche. Le pouvoir au peuple est un slogan qui séduit mais on sait que sa mise en pratique n’est pas facile.
Pour le reste, sa droiture, sa locution, sa rhétorique, ou il va habiter, ses diplômes, que sa femme soit première ou trente sixième dame de la Tunisie, son passé, costume cravate ne m’ interresent pas.
La question que Yadh Ben Achour pose, suite aux résultats des élections, est la suivante:
« Une démocratie peut elle réussir, à résoudre démocratiquement les questions que soulève le populisme? ». C’est la question à poser.
Si les démocraties établies ont les moyens de le faire, une démocratie naissante risque de tomber dans « le syndrome platonicien »: la démocratie engendre la tyrannie. C’est pas moi qui le dit c’est Platon.
C’est pour ça que je ne voterai pas pour Kays Sayed. Quant à l’autre, on n’ habite pas la même planète.
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