Si je présente ces données, ce n’est pas dans le but de dénier la » légitimité » de leur présence aux postes de commande de l’État qu’ils ont toujours ignoré , mais pour expliquer le cafouillage dont ils sont entrain de faire preuve, face à cette manne empoisonnée qui leur est tombée sur la tête et qui les a obligés à se démasquer, en laissant libre cours, à leurs « fantasmes » les plus fous qui vont se manifester, selon les prédispositions de chacun des complices, soit en opportunisme arriviste,(semblables en cela aux opposants à Bourguiba qui s’étaient convertis après le 7 Novembre en milice idéologique de Ben Ali) soit en volonté de puissance, plus proche de celle de Hitler que de celle de Nietzsche, soit en désir profond de revanche « an-historique » sur la victoire « historique » remportée par Bourguiba, sur tous les porteurs d’idéologies « révolutionnaristes », « arabistes », islamistes, etc… de tous bords.
Ce qui me motive dans cette situation, c’est d’abord de sauver notre révolution qui, comme je l’ai écrit, dès les premières semaines après la fuite de Ben Ali, « sera bourguibienne ou ne sera pas ». Ma référence à Bourguiba n’est pas de caractère partisan, pour un homme qui n’est plus, ni pour un quelconque parti destourien, qui a été déjà enterré par Ben Ali et ses milices idéologiques. Il s’agit, à mes yeux d’une pensée critique qui appelle au dépassement, dans l’activité quotidienne de l’homme politique, aussi bien au pouvoir que dans l’opposition, de toute forme d’aliénation idéologique qui ne peut mener qu’à la guerre civile froide, qui ne peut être, à son tour, favorable qu’aux aventuriers qui peuvent la faire glisser vers la véritable guerre civile. Ce sont ceux que représentent Ghanouchi et Jbali qui laissent faire les Salafistes, parmi eux (Ellouz, Ben Salem, Chourou etc..).
Il y va de l’intérêt de la sauvegarde de l’élan révolutionnaire, au sens bourguibien que de ne pas participer à la guerre civile idéologique et d’être le plus lucide possible et d’éviter de se laisser barricader derrière des postions d’enlisement politique du pays. Le comportement à caractère fantasmatique, frappe aussi bien « à droite » qu’à « gauche » et au centre dit « silencieux ». Je n’aime pas que l’on se laisse entrainer dans le révolutionnarisme symbolique que semble « jouer » Jalel Brik et qui est venu enrichir l’expression politique tunisienne à caractère anarchisant, (mais non dénuée de sens) de Taoufik Ben Brik. Est aussi fantasmatique que l’est le discours des admins d’Ennahdha, le fait d’écrire « passionnément » , dans une page intitulée « Jerdhan Ennahdha dégage » et beaucoup d’autres pages semblables, « anti-Nahdha », qui servent de défouloirs à tous les déçus ou angoissés par la situation qui prévaut actuellement chez nous. Cela fait des mois que la page intitulée « majorité silencieuse » sert de réceptacle magique à un désir de communication subjective. Ce lieu, lien, sensé être un espace de rencontre virtuelle, mais qui ne peut fonctionner que dans la dimension temporelle du temps de visibilité du message que les usager y déposent, à chaque minute, ne sert en fait qu’à satisfaire à un désir de participation avortée, parce que le message, tombant rapidement dans le « hors page » n’est lu que par une minorité de personne, au hasard des rencontres temporelles sur Facebook. D’où le fait que sa productivité politique est presque nulle et déprimante.
En conséquence et pour revenir à la remarque « Il y a ceux qui veulent améliorer les nahdaouis et ceux qui n’en veulent pas », je précise que « ne pas vouloir des » ou « en vouloir aux » Nahdhaouis, ne peut constituer, un terrain concret d’action politique. On ne peut changer un réel toujours particulier, qu’en le reconnaissant dans toutes ses données et non pas en projetant dessus les représentations antagonistes à caractère idéologique dont chacun des participants est porteur.
Mon propos que l’on croit signifier une volonté « d’améliorer les nahdhaouis » est en fait plus ambitieux : il vise à améliorer « tout le monde » que composent tous les actants politiques de la Tunisie aujourd’hui.
C’est ce qui explique que pour « lutter contre » l’Islamisme, non seulement je ne me retire pas du lieu où ses adeptes se positionnent, (où s’opposent Religion et Sacré) mais je considère qu’il est de mon devoir de dialoguer avec les Nahdhaouis, un à un et non pas en les prenant en bloc, même si, eux, pour des raisons de maintien au pouvoir, se comportent d’une manière « gauchement » solidaire, parce que réactionnelle et relevant de l’instinct de conservation politique, et n’émane pas du souci légitime de se maintenir au pouvoir, en faisant l’effort de le mériter.
Ma position est, en fait, celle d’un non participant à la course au pouvoir, souvent « fantasmatique », elle aussi. Ma position est mienne, et j’estime qu’elle est fondamentalement politique, car ce qui m’intéresse, ce n’est pas le pouvoir, mais la Tunisie, qui semble, aujourd’hui, dangereusement prise en otage, par un certain nombre d’aventuriers au pouvoir et qui appartiennent tous au clan du plus immorale parmi eux Rached Ghanouchi et dont les nuisances touchera, à brève échéance ses alliés d’aujourd’hui, y compris parmi les Nahdhaouis.
J’ai appris, en lisant Bourguiba, que lutter contre un adversaire, cela consiste à ne jamais désespérer de le convertir, non pas à ma vision propre et personnelle mais à en faire un vrai participant au dialogue collectif, enrichissant pour l’ensemble.
2 réponses
Ennahdha doit-elle encore débattre de l’instauration du 6ème Califat ? | Actualités de la Tunisie
[…] C’est ce qui explique le phénomène de contradiction, pour le moins gênante que l’on a pu relever aussi bien entre les propos tenus par Ghanouchi qu’entre les déclarations faites par chacun de ses seconds. […]
Khaled KEFI
Un salut personnel à vous, si Naceur, moi qui vous connait depuis 1994 à l’ITAUT et qui n’est pas surpris par vos analyses pertinentes.
Tout d’abord, et pour etre sincere je doit avouer que le besoin de m’exprimer par l’ecriture relève d’une necessité d’apaisement personnel plutot que d’une analyse de la situation que vit le pays aujourd’hui, nayant pas participé à la revolution et surpris par ses évennements, placé du coté des temoins et non des acteurs qui, en réalité se comptent sur les doigts d’une seule mains à savoir :- les martyrs et les blessés et ceux qui les ont acompagnés – les comités de protection des cités – les militaires – Mr Ben Achour et compagnie – Mr Essibsi et compagnie.
Placé devant le fait accompli je ne pourrait me venter d’avoir été contre la constituante qui sera la progeniture « legitime » d’un peuple ou de ce qu’il en reste, comme le dit bien Jalel Brik, car l’intitulé « peuple » a oublié le leg phylogenique Bourguibien pendant les années de desenchantement ou toute forme de valeure a perdu son sens au profit d’un oportunisme aveugle.
Desenchantement et opportunisme sont les véritables qualifications d’ENNAHDHA et ses complices au pouvoir, meme au dela de la sphère l’épidemie atteint toutes les couches sociales, partant des plus demunis jusqu’a l’homme le plus riche de la Tunisie.
la faim et l’injustice sont laches et non le capital, Mr le qualif du messager de DIEU.
Maintenant écartons le pessimisme et tous ce qui pourrait deconcerter les ésprits, en effet l’ignorance ainsi que l’abscence de culture, premeir combat du combattant supreme, sont désormais la proprieté exclusive des ennemis de la Tunisie républicaine, naif celui qui ose penser que les Tunisiens pourraient cohabiter dans une autre forme de groupement social.
Comment pourrait ont parler de culture et d’exercice politique au moment ou les intentions d’erradication du patrimoine millénaire sont claires et le dialogue des sourds est d’actualité, cette fuite en avant devoile une indescence flagrante indigne qui conduira inevitablement à une implosion fatale de ses instigateurs.
La rancune des NAHDHAOUIS revèle leurs veritables intentions de s’installer le plus longtemps que possible, la cosonsolation mutuel et l’enrichissement rapide en guise de recompense divine des années sombre est leur véritable objectif car démunis de personalité de carrière et des reflexes de gouvernances leur perenité au pouvoir est largement compromise.